De son enfance au Château du Patys à Marans, Hervé Bazin en tirera son roman en partie autobiographique : Vipère au poing, véritable succès littéraire dès sa sortie. Auteur prolifique, l’Angevin n’aura de cesse de raconter la vie des familles bourgeoises d’un 20e siècle en pleines mutations. Des classiques à lire ou relire !
Hervé Bazin
Ou l'Anjou au coeurHervé Bazin naît à Angers
Il obtient le prix Apollinaire pour le recueil de poèmes Jour.
Il publie Vipère au poing.
Il obtient le Grand Prix Littéraire de Monaco.
Il est élu à l’Académie Goncourt.
Une première adaptation cinématographique de son roman voit le jour avec Alice Sapritch dans le rôle de Folcoche.
Il devient président de l’Académie Goncourt.
Il est nommé Grand Officier de la Légion d’Honneur.
Hervé Bazin décède à Angers.
Hervé Bazin
Hervé Bazin naît à Angers en 1911 dans une famille catholique conservatrice. Il passe une partie de son enfance au Château du Patys à Marans. Il est le fils de Jacques Henri-Bazin, docteur en droit et avocat, et de Paule Guilloteaux. Les rapports avec sa mère sont particulièrement conflictuels. A tel point qu’Hervé Bazin fugue à plusieurs reprises pendant son adolescent. Contre toutes attentes, il passe finalement ses examens à la faculté catholique de Droit d’Angers. A la suite de quoi, il rompt complètement avec sa famille et part étudier à la faculté de Lettres de la Sorbonne. Dans un premier temps, il se tourne vers la poésie mais change rapidement d’avis sur le conseil de Paul Valéry.
Son enfance et particulièrement ses relations avec sa mère lui inspire Vipère au poing en 1948. Le roman décrit l’enfance de Jean Rezeau, surnommé Brasse-Bouillon. Celui-ci narre les rapports familiaux et notamment ceux avec sa mère, alias Folcoche (contraction de « folle » et de « cochonne »), véritable marâtre. L’ouvrage est un huis clos entre une mère cruelle et maltraitante, les trois enfants martyrisés et un père « absent ». Malgré quelques critiques, c’est un véritable succès littéraire ! En 1971, l’oeuvre est adaptée au cinéma avec Alice Sapritch dans le rôle de la marâtre. Elle fera l’objet d’une nouvelle version en 2004, dans laquelle Catherine Frot prête ses traits à Folcoche.
Hervé Bazin enchaîne dès lors les romans et se spécialise dans le portrait psychologique et les mœurs de ce 20e siècle. La famille bourgeoise et ses multiples facettes sont au cœur de ses textes. Certains de ses écrits reprendront même les personnages de son premier succès (La mort du petit cheval et Cri de la chouette).
En 1957, il obtient le Grand Prix Littéraire de Monaco. Il est élu membre de l’Académie Goncourt en 1960 et en deviendra président en 1973. Il réoriente les missions de l’académie en développant notamment le Prix Goncourt des Lycéens.
Dans les années 70, Hervé Bazin s’éloigne quelque peu de ses habitudes littéraires en s’inspirant de l’actualité. Ainsi, il publie Les Bienheureux de la Désolation. L’ouvrage relate le choc des cultures vécu par les habitants de l’île Tristant da Cunha (au large de l’Afrique du Sud) rapatriés en Angleterre après une éruption volcanique en 1961. Dans le même style, il compose L’église verte, véritable ode à la nature, Un feu dévore un autre feu, l’histoire d’une révolution en Amérique du Sud, ou encore Le neuvième jour, fable sur les dangers possibles de la recherche et des risques de la génétique. En parallèle, il se lance dans l’écriture d’essais et de nouvelles comme Ce que je crois, en 1977.
En 1994, il est nommé Grand-officier de la Légion d’Honneur.
Marié quatre fois et père de six enfants issus de ses différentes unions (50 ans séparent son premier fils de son dernier !), il s’installe à Anetz (44) puis à Mont-Saint-Aignan (76). Mais Hervé Bazin a toujours le cœur en Anjou ! Et c’est à Cunault (49) que l’auteur termine sa vie. Il meurt le 17 février 1996, à Angers. Ses cendres sont dispersées dans la Maine. Toutefois, une pierre tombale est toujours visible au cimetière de Cunault.